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Page:Ségur - La soeur de Gribouille, Hachette, 1886.djvu/347

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Gribouille avait la clef. Le brigadier la prit des mains de son compagnon, l’introduisit sans bruit dans la serrure, et ouvrit avec précaution. Gribouille entra le premier ; le brigadier le suivit pour refermer et verrouiller la porte.

« Fermons les volets, dit-il ; si la lune se levait, on verrait du dehors que les volets sont restés ouverts, et cela paraîtrait, suspect.

gribouille.

Où allez-vous passer la nuit, brigadier ?

le brigadier.

Sur une chaise, mon ami : je ne suis pas ici pour dormir, mais pour veiller.

gribouille.

Je resterai sur une chaise près de vous : je n’ai pas envie de dormir.

le brigadier.

Couche-toi, au contraire : il est inutile de te fatiguer à veiller.

gribouille.

Vous veillez bien, vous !

le brigadier.

J’y suis habitué, moi. D’ailleurs, je veille pour mon devoir…

gribouille.

Et pour ma sœur, comme moi ; ne suis-je pas aussi son frère, moi ? Ne dois-je pas vous aider à veiller pour elle ? Et ne faut-il pas que je sois là pour raconter à Caroline ce que vous aurez fait et comment vous aurez pris Michel ?