Page:Ségur - La soeur de Gribouille, Hachette, 1886.djvu/358

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d’arriver ; prie-le de venir vite, puis cours chercher le médecin et amène-le de gré ou de force. Pars, je réponds de l’assassin. »

Le gendarme parti, le brigadier s’approcha de Michel, examina les liens qui l’attachaient, les resserra et, le poussant du pied, il le fit reculer jusqu’au mur du fond de la chambre. Michel roulait des yeux terribles, mais le brigadier ne le regarda même pas. Il revint s’asseoir près du lit de son jeune ami blessé et se plaça de façon à avoir l’œil sur le prisonnier en même temps qu’il ne perdit pas de vue Gribouille.

« Je voudrais… voir… monsieur le curé, dit Gribouille.

le brigadier.

Il va venir, mon cher ami ; je l’ai envoyé chercher.

gribouille.

Merci… Quand il fera… jour,… je voudrais voir… Caroline.

le brigadier.

J’irai la chercher et je te l’amènerai moi-même.

gribouille.

Vous ne… l’abandonnerez pas,… brigadier… Vous serez… son frère… à ma place,… vous ne la… quitterez jamais… Dites,… mon ami ?… dites ?

le brigadier, avec feu.

Jamais, jamais, je te le jure ! à moins qu’elle-même ne le veuille pas.