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Page:Ségur - La soeur de Gribouille, Hachette, 1886.djvu/38

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Dieu ; je lui ai promis de ne pas vous abandonner, de vous consoler, de vous aider dans la gêne qui va être votre partage. Je connais votre courage et votre piété, mon enfant ; le bon Dieu ne vous abandonnera ni vous ni votre frère, parce que vous avez toujours eu confiance en lui. »

Caroline ne répondit que par ses sanglots ; elle se jeta à genoux près du bon curé, qui lui donna une bénédiction toute paternelle et pleura avec elle.

Gribouille sanglotait toujours dans le cabinet où il s’était réfugié ; mais ses larmes coulaient plutôt par le chagrin qu’il ressentait de voir pleurer sa sœur que par l’inquiétude que lui donnait l’état de sa mère, dont il ne comprenait pas la gravité. Le curé alla à lui, et, lui passant affectueusement la main sur la tête :

« Ne pleure pas, mon brave garçon ; tu augmentes le chagrin de ta sœur.

gribouille.

Je pleure parce qu’elle pleure, monsieur le curé ; si je la voyais contente, je ne pleurerais pas ; je n’ai pas d’autre raison de pleurer, moi. Seulement je voudrais savoir pourquoi nous pleurons.

le curé.

Ta sœur pleure parce que ta mère est très malade.

gribouille.

Elle est comme à l’ordinaire : elle est toujours dans son lit.