Page:Ségur - La soeur de Gribouille, Hachette, 1886.djvu/95

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monsieur delmis.

Je croyais, si elle les avait eues de la veille, qu’elle les aurait retaillées, retravaillées, par méchanceté contre Caroline, qu’elle déteste.

madame delmis.

Qu’elle déteste ? Mais, au contraire, elle l’aime assez ; elle me le disait encore ce matin.

monsieur delmis.

Pendant qu’elle perdait Caroline dans votre esprit ! Mes rapports de police me font savoir positivement qu’elle la déteste et que c’est une mauvaise femme. Êtes-vous bien sûre que les robes n’avaient pas été apportées de la veille ?

madame delmis.

Elle me l’a dit ; je n’ai pas pria d’autres informations, comme vous pensez. »

M. Delmis ne dit plus rien, et, saluant Mme Grébu, il rentra dans son cabinet.

Ces dames, restées seules, se regardèrent.

« Qu’en pensez-vous ? dit enfin Mme Grébu.

madame delmis.

Je n’en sais rien ; je ne sais que croire. Tenez, ma chère, faisons une chose : prenons les robes et allons les montrer à Caroline, comme pour les faire arranger.

madame grébu.

Je ne demande pas mieux ; allons. »

Mme Delmis fit un paquet de ses deux robes et alla chez Caroline, accompagnée de Mme Grébu.