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Page:Ségur - Le général Dourakine.djvu/27

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Il finit pourtant par arriver à l’appartement du général, qui se promenait dans sa grande chambre à coucher, d’assez mauvaise humeur.

Quand Dérigny entra, il s’arrêta, et, croisant les bras.

« Je suis contrarié, furieux, d’être venu ici ; tous ces gens n’entendent rien à mon service ; ils se précipitent comme des fous et des imbéciles pour exécuter mes ordres qu’ils n’ont pas compris. Je ne trouve rien de ce qu’il me faut. Votre auberge de l’Ange-gardien était cent fois mieux montée que mon Gromiline. J’ai pourtant six cent mille roubles de revenu ! À quoi me servent-ils ?

Dérigny

Mais, mon général, quand on arrive après une longue absence, c’est toujours ainsi. Nous arrangerons tout cela, mon général ; dans quelques jours vous serez installé comme un prince.

Le général

Alors ce sera vous et votre femme qui m’installerez, car mes gens d’ici ne comprennent pas ce que je leur demande.

Dérigny

C’est la joie de vous revoir qui les trouble, mon général. Il n’y a peut-être pas longtemps qu’ils savent votre arrivée ?

Le général

Je crois bien ! je n’avais pas écrit ; c’est Stépane qui m’a annoncé.

Dérigny

Mais… alors, mon général, les pauvres gens