Page:Ségur - Le général Dourakine.djvu/272

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c’est à vous que mon oncle a remis les papiers par lesquels il donne la liberté à tous ses gens ?

Le capitaine ispravnik

Oui, Maria Pétrovna, ils sont entre mes mains.

Madame Papofski

Et ne peuvent-ils pas en sortir ?

Le capitaine ispravnik

Impossible, Maria Pétrovna.

Madame Papofski

C’est pourtant bien ennuyeux pour moi, Yéfime Vassiliévitche ; tous ces dvarovoï sont si impertinents, si mauvais, qu’on ne peut pas s’en faire obéir quand ils se sentent libres.

Le capitaine ispravnik

Je ne dis pas non, Maria Pétrovna ; mais, que voulez-vous, la volonté de votre oncle est là.

Madame Papofski

Mais… vous savez que mon oncle m’a donné toutes les terres qu’il possède.

Le capitaine ispravnik

C’est possible, Maria Pétrovna, mais cela ne change rien à la liberté des dvarovoï.

Madame Papofski

Ces terres se montent à plusieurs millions !… Il y a six mille paysans ! »

Le capitaine ispravnik s’inclina et garda le silence en regardant Mme Papofski avec un sourire méchant.

Madame Papofski, après un silence.

Je n’ai pas besoin de tout garder pour moi ; je