francs par mois, il faut du temps pour gagner de quoi se vêtir.
Dix francs ! Tu vas voir ce que tu as. »
Et, ouvrant l’armoire, elle en tira un petit sac en toile, le dénoua et étala sur la table cinq pièces de vingt francs, quatre pièces de cinq francs et trois francs soixante centimes de monnaie.
« Tu vois, mon ami, dit-elle, tu es plus riche que tu ne le pensais.
Ce n’est pas à moi ces cinq pièces d’or, maîtresse. Vous savez que je vous les ai laissées pour le ménage.
Et tu crois, pauvre petit, que j’aurais consenti à te dépouiller du peu que tu possèdes et que tu dois à la générosité de M. Georgey. Non, ce serait une vilaine action que je ne ferai jamais.
Merci, maîtresse ; je suis bien reconnaissant de votre bonté pour moi. Je puis donc aller à la foire ?
Certainement, mon ami ; et je t’accompagnerai pour t’acheter ce qu’il te faut.
Et moi, maman, puis-je y aller dès le matin ?
Non, mon garçon, tu resteras ici pour garder la maison et soigner les bestiaux jusqu’à mon retour. Je partirai de bon matin, tu pourras y aller après midi. »
Mme Bonard remit l’argent dans le sac, rattacha