Page:Ségur - Le mauvais génie.djvu/249

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bourel.

Ah ! c’est pour M. Georgey ? Et il est pressé ! Il m’en donnera bien cent francs.

caroline.

Cent francs pour une patraque de lit ! Quatre planches et une méchante paillasse ! Vous plaisantez, père Bourel.

bourel.

Je ne plaisante pas. Cent francs ou rien. »

Caroline hésita. Si elle revenait sans lit, elle amènerait une crise de colère. D’un autre côté, payer cent francs un vieux lit vermoulu qui se composait d’une paillasse, d’un traversin et de deux mauvaises couvertures, c’était par trop se laisser duper.

« Ma foi non, c’est trop fort aussi. Gardez votre lit ; j’en aurai un ailleurs. »

Et Caroline sortit.

bourel, criant.

Mam’selle Caroline, mam’selle Caroline, revenez donc ; je le donne pour quatre-vingts,… pour soixante,… pour quarante. Revenez donc. Ne soyez pas si prompte… Je vous le porterai et je vous le monterai par-dessus le marché. »

Caroline revint sur ses pas.

caroline.

Apportez-le, dans ce cas, et dépêchez-vous. Monsieur est impatient.

bourel.

Le temps de démonter le lit et je serai chez vous. »

Caroline rentra triomphante ; elle raconta à son