Page:Ségur - Le mauvais génie.djvu/77

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julien.

Essayez donc, et vous verrez. »

Et Julien se campa résolument entre Caroline et son troupeau, les poings fermés prêt à agir, et les pieds en bonne position pour l’attaque ou la défense.

Caroline leva les épaules et s’en alla du côté de la ferme.

« Elle n’est pas méchante tout de même, pensa Julien ; c’est égal, je ne la connais pas, je dois prendre les intérêts de mes maîtres, et j’ai bien fait en somme. »

Caroline revint à la ferme et conta à Mme Bonard ce qui s’était passé. Mme Bonard rit de bon cœur.

« C’est un brave petit garçon, dit-elle ; il a eu peur qu’il ne lui arrivât une aventure comme avec Alcide, et il a bien fait.

caroline.

Grand merci ! Vous trouvez bien fait de m’avoir cinglé les doigts à m’en laisser la marque, de me…

madame bonard.

Écoutez donc, c’est ma faute ; j’aurais dû vous accompagner et lui expliquer moi-même notre marché. Venez, venez, Caroline, je vais vous faire donner votre dinde. »

Elles retournèrent au champ, et, à leur grande surprise, elles virent près de Julien M. Georgey riant et se tenant les côtes.

Quand elles approchèrent, il redoubla ses éclats de rire et ne put articuler une parole.

madame bonard.

Qu’y a-t-il, mon Julien ? Pourquoi M. Georgey est-il avec toi ? Pourquoi rit-il si fort ?