Page:Ségur - Le mauvais génie.djvu/86

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’après-midi. Bonard rit beaucoup ; il fut touché du désintéressement et du dévouement de Julien.

« Merci, mon garçon, lui dit-il ; je n’oublierai pas cette preuve d’amitié que tu nous as donnée. Merci. »

Frédéric avait écouté en silence. Quand le récit fut terminé, il dit à Julien :

« Il est donc bien riche, cet imbécile d’Anglais ? Tu aurais dû garder son argent.

julien.

Il n’est pas imbécile, mais trop bon. Je pense qu’il est riche, mais je n’avais pas mérité l’or qu’il m’offrait, et je ne voulais pas accepter son offre de le suivre.

frédéric.

Je trouve que tu as été très bête dans toute cette affaire.

bonard, sèchement.

Tais-toi ! Tu n’as pas le cœur qu’il faut pour apprécier la conduite de Julien. »