« Arrêtez, arrêtez ! criaient-ils ; ça pique !
— Gare là-dessous ! » criaient les gamins en secouant les branches de plus belle.
Dans les moments d’intervalle, on se précipitait pour ramasser le plus de marrons possible ; chacun avait son tas. Lorsque Camille arriva, il y en avait quelques-uns très gros, d’autres tout petits ; c’étaient ceux des quatre plus jeunes enfants, Paul, Gaston, Armand et Marie-Thérèse. Ils étaient tous quatre près de leurs tas, et les regardaient avec tristesse.
« Regarde, Camille, comme nous en avons peu ; c’est parce que nous sommes petits ; les grands sont plus habiles, ils prennent tout. »
Et pourtant les pauvres petits étaient rouges et tout en sueur, tant ils s’étaient donné de peine pour ramasser leurs misérables petits tas.
Attendez, mes petits, reposez-vous pendant que je vais en ramasser pour vous ; je vais tâcher de vous faire de gros tas comme les autres.
— Vrai, vrai ? s’écria Gaston.
— Merci, merci, bonne Camille ! » s’écrièrent-ils en chœur.
Camille se mit à l’ouvrage avec un zèle qui fit peur aux autres.
Tu vas trop vite, Camille ; tu ramasses tout.
Tu vas avoir un tas plus gros que les nôtres, quoique tu sois arrivée longtemps après nous.