cousines, mais elle savait que tous viendraient lui céder leur panier et se priver du plaisir qu’ils attendaient depuis huit jours.
« Et c’est ce que je ne veux pas, se dit-elle, car je sais par moi-même le chagrin qu’ils en auraient. C’est moi qui suis la plus âgée, je dois être la plus raisonnable et savoir me priver pour le plaisir des autres ; le bon Dieu saura bien me dédommager de mon sacrifice. »
L’heure avançait pourtant ; Camille ne savait comment faire ; enfin elle trouva un moyen.
Une demi-heure avant le départ général, elle demanda à sa maman la permission de partir d’avance pour allonger le chemin en passant par le bois et voir un pauvre vieux bonhomme qui était très malade.
« Il vaut mieux y aller au retour de l’office et de la procession, lui répondit sa maman. N’oublie pas que tu as ton panier à emporter ; il t’embarrassera pendant une si longue route.
Oh non ! maman ; on emportera tous les paniers ensemble, et nous les retrouverons à la sacristie.
Camille, ce n’est pas raisonnable ; tu ne peux pas aller seule par le bois ; il n’y a personne pour t’accompagner.
Oh ! maman, je vous en prie.
Qu’est-ce qui te prend, de demander avec tant