Page:Ségur - Les Bons Enfants, édition 1893.djvu/191

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Camille ; j’ai la gorge desséchée à force d’avoir parlé.

Jacques.

Je voudrais bien savoir si Esbrouffe fera encore quelque méchanceté à Lamalice.

Camille.

Je crois bien, et une fameuse, mais qui sera la dernière.

Louis.

Dis-nous ce que c’est, Camille.

Camille.

Non, non, demain vous saurez tout ; pour aujourd’hui, c’est assez. »

Les enfants durent, bon gré mal gré, attendre au lendemain soir pour connaître la fin de l’histoire d’Esbrouffe et de Lamalice. Quand l’heure de raconter fut venue, Camille fut entourée et tourmentée par les enfants, jusqu’à ce qu’elle eût commencé son récit.


Après le départ de Lamalice, Esbrouffe appela son chat ; mais il avait encore disparu sans qu’il pût comprendre en quel moment et par quel moyen.

« C’est singulier ! se dit Esbrouffe, je ne conçois rien à ce qui m’arrive depuis deux jours ; on paraît, on disparaît, je me sens battu, souffleté… Je suis presque certain que c’est Lamalice qui me vaut tout cela, et je crois avoir trouvé le bon moyen de me venger de cette petite fille et de ses parents.