Page:Ségur - Les Bons Enfants, édition 1893.djvu/252

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les caquetages continuaient à se faire entendre. On n’avait pas dit à la fermière que ses poules étaient ivres, de peur qu’elle ne grondât ; de sorte qu’elle ne comprenait rien à leur gaieté extraordinaire.

« Crois-tu maintenant à mon histoire ? dit Pierre à Sophie en s’en allant.

Sophie.

Oh oui ! j’y crois. Étaient-elles drôles, ces poules ! Comme elles sautaient !

Jacques.

Et comme elles se battaient ! Il y en avait qui tombaient sur le dos.

Louis.

Et d’autres qui se roulaient et qui ne pouvaient parvenir à se relever.

Jeanne.

J’ai peur qu’elles ne se battent horriblement dans le poulailler.

Valentine.

Oh non ! elles vont s’endormir bientôt, comme le cochon de Pierre.

Marguerite.

Et si elles allaient ne plus se réveiller ?

Sophie.

Sois tranquille ; papa a dit qu’il ne mettrait pas assez d’eau-de-vie pour leur faire du mal.

Léonce.

Tout de même, cela fait mal d’être ivre.

Madeleine.

Comment le sais-tu ?