« Quoi ! qu’avez-vous, Pulchérie ? dit ma tante non moins effrayée qu’elle.
— Madame,… nous sommes chez des brigands ;… dans ma chambre,… sous le lit,… un homme mort… un cadavre ! »
Ma tante mit son mouchoir sur sa bouche pour étouffer le cri qui allait s’échapper ; elle tomba sur un fauteuil.
« Un… cadavre… Êtes-vous bien sûre ?
Je l’ai vu, madame,… je l’ai touché,… froid comme un marbre !
Ils vont nous égorger… cette nuit…
C’est certain… Comment nous sauver ? »
Ma tante se leva, examina la chambre, il n’y avait que la porte d’entrée ; elle alla à la fenêtre ; on pouvait facilement descendre dans la cour. Ma tante se trouva rassurée.
« Écoutez, Pulchérie : dès que l’aubergiste aura emporté le souper et sera sorti pour ne plus rentrer, j’irai chez vous, et nous nous échapperons par la fenêtre ; nous tâcherons de retrouver Fritz et le postillon, et nous partirons dès que les chevaux seront attelés. Chut ! je l’entends ; n’ayez l’air de rien. »
L’aubergiste entra, parut surpris de voir la femme de chambre, les observa toutes deux attentivement, mais ne dit rien. Il posa sur la table les plats qu’il avait apportés.