C’était toi !… C’est méchant, cela ! c’est vrai !… Ce pauvre Arthur a les bras et le dessus des cuisses tout grillés… Et le pauvre petit Bijou est affreux, il a l’air d’un lièvre cuit.
Est-ce qu’Arthur a bien mal ?
Non, il ne souffre pas depuis que ma bonne lui a mis du coton trempé dans de l’eau-de-vie ; seulement, il se désole d’avoir rendu Bijou si laid.
Il est donc réellement bien laid ?
Affreux, affreux ! Si tu voyais, tu ne pourrais pas t’empêcher de rire. Il a l’air si piteux, si maigrelet ! il est d’une si drôle de couleur ! Ha ! ha ! ha ! je lui ai ri au nez quand je l’ai revu. Arthur n’était pas content ; il disait que je devais pleurer. J’ai essayé ; pas moyen ! Je riais malgré moi ; j’ai pourtant fini par pleurer, mais c’était à force de rire. Je ne savais pas que c’était toi qui avais donné ce beau conseil à Arthur. Sais-tu que c’est réellement méchant ? Tu savais bien que le feu brûlerait.
Je le sais bien, que j’ai été méchant. Mais je t’assure que je ne le serai plus. Je t’en prie, je t’en prie, dis-le à papa. Demande-lui pardon pour moi. Dis-lui que je ne recommencerai jamais. »
Et Léonce se mit de nouveau à pleurer.