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LES MALHEURS DE SOPHIE.

sophie.

Oui, maman, il restera chez moi, excepté quand je le mènerai promener. »

Sophie et Paul coururent tout joyeux chercher une cage ; ils en trouvèrent une au grenier, qui avait servi jadis à un écureuil. Ils l’emportèrent, la nettoyèrent avec l’aide de la bonne, et mirent dedans des amandes fraîches, des noix et des noisettes.

sophie.

À présent, allons vite porter la cage sous le chêne. Pourvu que l’écureuil y soit encore !

paul.

Attends que j’attache une ficelle à la porte. Il faut que je la passe dans les barreaux, pour que la porte se ferme quand je tirerai.

sophie.

J’ai peur que l’écureuil ne soit parti.

paul.

Non ; il va rester là ou tout auprès jusqu’à la nuit. Là,… c’est fini ; tire la ficelle, pour voir si c’est bien.

Sophie tira, la porte se referma tout de suite. Les enfants, enchantés, allèrent porter la cage dans le petit bois ; arrivés près du chêne, ils regardèrent si l’écureuil y était ; ils ne virent rien ; ni les feuilles ni les branches ne remuaient. Les enfants, désolés, allaient chercher sous d’autres chênes, lorsque Sophie reçut sur le front un gland rongé comme ceux du matin.