jours des idées si singulières, que j’ai peur d’un accident causé par une idée.
Oh non ! maman, soyez tranquille ! Je n’aurai pas d’idée, je vous assure. Laissez-nous aller seuls tous les deux : l’âne est si doux !
L’âne est doux quand on ne le tourmente pas ; mais, si tu te mets à le piquer comme tu as fait l’autre jour, il fera culbuter la voiture.
Oh ! ma tante, Sophie ne recommencera pas… ni moi non plus ; car j’ai mérité d’être grondé autant qu’elle, puisque je l’ai aidée à percer son soulier avec l’épingle.
Voyons, je veux bien vous laisser aller seuls, mais ne sortez pas du jardin ; n’allez pas sur la grand’route, et n’allez pas trop vite.
— Merci maman, merci ma tante, s’écrièrent les enfants ; et ils coururent à l’écurie pour atteler leur âne.
Quand il fut prêt, ils virent arriver les deux petits garçons du fermier qui revenaient de l’école.
« Vous allez promener en voiture, m’sieur ? dit l’aîné, qui s’appelait André.
Oui ; veux-tu venir avec nous ?