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LES MALHEURS DE SOPHIE.

sur une branche ; il nous regarde comme s’il se moquait de nous. »

Sophie regarda en l’air et vit un joli petit écureuil, avec une superbe queue relevée en panache. Il se nettoyait la figure avec ses petites pattes de devant ; de temps en temps il regardait Sophie et Paul, faisait une gambade et sautait sur une autre branche.

« Que je voudrais avoir cet écureuil ! dit Sophie. Comme il est gentil et comme je m’amuserais à jouer avec lui, à le mener promener, à le soigner. »

paul.

Ce ne serait pas difficile de l’attraper : mais les écureuils sentent mauvais dans une chambre, et puis ils rongent tout.

sophie.

Oh ! je l’empêcherais bien de ronger, parce que j’enfermerais toutes mes affaires ; et il ne sentirait pas mauvais, parce que je nettoierais sa cage deux fois par jour. Mais comment ferais-tu pour le prendre ?

paul.

J’aurais une cage un peu grande ; je mettrais dedans des noix, des noisettes, des amandes, tout ce que les écureuils aiment le mieux, j’apporterais la cage près de ce chêne ; je laisserais la porte ouverte ; j’y attacherais une ficelle ; je me cacherais tout près de l’arbre, et, quand l’écureuil entrerait dans la cage pour manger, je tirerais la ficelle pour fermer la porte, et l’écureuil serait pris.