Page:Ségur - Les petites filles modèles.djvu/104

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Elle assit la poupée au pied de l’arbre, sauta de joie d’en être débarrassée, et cueillit des fraises avec ardeur.

Au bout d’un quart d’heure, Mme de Fleurville leva les yeux, regarda le ciel qui se couvrait de nuages, mit son livre dans sa poche, se leva et appela les enfants.

« Vite, vite, mes petites, retournons à la maison : voilà un orage qui s’approche ; tâchons de rentrer avant que la pluie commence. »

Les trois petites accoururent avec leurs fraises et en offrirent à Mme de Fleurville.

Madame de Fleurville.

Nous n’avons pas le temps de nous régaler de fraises, mes enfants ; emportez-les avec vous. Voyez comme le ciel devient noir ; on entend déjà le tonnerre.

Marguerite.

Ah ! mon Dieu ! j’ai peur.

Madame de Fleurville.

De quoi as-tu peur, Marguerite ?

Marguerite.

Du tonnerre. J’ai peur qu’il ne tombe sur moi.

Madame de Fleurville.

D’abord, quand le tonnerre tombe, c’est généralement sur les arbres ou sur les cheminées, qui sont plus élevés et présentent une pointe aux nuages ; ensuite le tonnerre ne te ferait aucun mal quand