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XIII

VISITE AU POTAGER


Sophie, qui avait toujours le cœur bien gros et la démarche gênée par les coups qu’elle avait reçus, laissa ses amies admirer les fleurs et cueillir des bouquets, et alla s’asseoir chez la jardinière.

Mère Louchet.

Bonjour, mam’selle ; je vous voyais venir boitinant, vous avez l’air tout chose. Seriez-vous malade comme Palmyre, qui s’est donné une entorse et qui ne peut quasi pas marcher ?

Sophie.

Non, mère Louchet, je ne suis pas malade.

Mère Louchet.

Ah bien ! c’est que votre maman a encore fait des siennes ; elle frappe dur quand elle tape sur vous. C’est qu’elle n’y regarde pas : la tête, le cou, les bras, tout lui est bon.

Sophie ne répondit pas ; elle pleurait.

Mère Louchet.

Voyons, mam’selle, faut pas pleurer comme ça ; faut pas être honteuse ; ça fait de la peine, voyez-vous ; nous savons bien que ce n’est pas tout roses pour vous. Je disais bien à ma Palmyre : « Ah ! si