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temps qu’elle allait passer près de ses amies.

Mme de Fleurville la recommanda aux soins des deux bonnes ; il fut décidé qu’elle coucherait dans la même chambre que Marguerite, et elle y dormit paisiblement jusqu’au lendemain.




XV

SOPHIE MANGE DU CASSIS ; CE QUI EN RÉSULTE


Sophie était depuis quinze jours à Fleurville ; elle se sentait si heureuse, que tous ses défauts et ses mauvaises habitudes étaient comme engourdis. Le matin, quand on l’éveillait, elle sautait hors de son lit, se lavait, s’habillait, faisait sa prière avec ses amies ; ensuite, elles déjeunaient toutes ensemble ; Sophie n’avait plus besoin de voler du pain pour satisfaire son appétit ; on lui en donnait tant qu’elle en voulait. Les premiers jours, elle ne pouvait croire à son bonheur ; elle mangea et but tant qu’elle pouvait avaler. Au bout de trois jours, quand elle fut bien sûre qu’on lui donnerait à manger toutes les fois qu’elle aurait faim, et qu’il était inutile de remplir son estomac le matin pour toute la journée, elle devint plus raisonnable et se contenta, comme ses amies, d’une tranche de pain et de beurre avec une tasse de thé ou de