Page:Ségur - Les petites filles modèles.djvu/147

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chocolat. Dans les premiers jours, à déjeuner et à dîner, elle se dépêchait de manger, de peur qu’on ne la fît sortir de table avant que sa faim fût assouvie. Ses amies se moquèrent d’elle ; Mme de Fleurville lui promit de ne jamais la chasser de table et de la laisser toujours finir tranquillement son repas. Sophie rougit et promit de manger moins gloutonnement à l’avenir.

Madeleine.

Ma pauvre Sophie, tu as toujours l’air d’avoir peur ; tu te dépêches et tu te caches pour les choses les plus innocentes.

Sophie.

C’est que je crois toujours entendre ma belle-mère ; j’oublie sans cesse que je suis avec vous qui êtes si bonnes, et que je suis heureuse, bien heureuse !

En disant ces mots, Sophie, les yeux pleins de larmes, baisa la main de Mme de Fleurville, qui, à son tour, l’embrassa tendrement.

Sophie, attendrie.

Oh ! madame, que vous êtes bonne ! Tous les jours je demande au bon Dieu qu’il me laisse toujours avec vous.

Madame de Fleurville.

Ce n’est pas là ce qu’il faut demander au bon Dieu, ma pauvre enfant ; il faut lui demander qu’il te rende si sage, si obéissante, si bonne, que