chocolat. Dans les premiers jours, à déjeuner et à dîner, elle se dépêchait de manger, de peur qu’on ne la fît sortir de table avant que sa faim fût assouvie. Ses amies se moquèrent d’elle ; Mme de Fleurville lui promit de ne jamais la chasser de table et de la laisser toujours finir tranquillement son repas. Sophie rougit et promit de manger moins gloutonnement à l’avenir.
Ma pauvre Sophie, tu as toujours l’air d’avoir peur ; tu te dépêches et tu te caches pour les choses les plus innocentes.
C’est que je crois toujours entendre ma belle-mère ; j’oublie sans cesse que je suis avec vous qui êtes si bonnes, et que je suis heureuse, bien heureuse !
En disant ces mots, Sophie, les yeux pleins de larmes, baisa la main de Mme de Fleurville, qui, à son tour, l’embrassa tendrement.
Oh ! madame, que vous êtes bonne ! Tous les jours je demande au bon Dieu qu’il me laisse toujours avec vous.
Ce n’est pas là ce qu’il faut demander au bon Dieu, ma pauvre enfant ; il faut lui demander qu’il te rende si sage, si obéissante, si bonne, que