Page:Ségur - Les petites filles modèles.djvu/184

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seulement j’ai peur que demain matin il ne crie comme un désespéré.

Madame de Fleurville.

Eh ! laisse-le crier : il finira par s’y habituer.

Madeleine embrassa sa maman, ses amies, Mme de Rosbourg, et alla se coucher ; elle avait eu soin de pousser et de fixer la porte de la cage, et elle s’endormit immédiatement.

Le lendemain, quand il fit jour, Mimi voulut aller tourmenter sa maîtresse comme d’habitude ; il fut étonné et irrité de trouver sa porte fermée ; il chercha longtemps à l’ouvrir avec son bec, mais, ne pouvant y réussir, il se fâcha, il donna des coups de tête dans la porte et il se fit mal. Alors commença une suite de petits cris furieux, entremêlés de grands coups de bec dans son chènevis et son millet, qu’il faisait voler dans sa cage et à travers les barreaux ; puis il lançait de l’eau de tous côtés. Madeleine s’éveilla un instant à ces bruits, qui indiquaient la colère de Mimi ; mais elle se rendormit immédiatement, et dormit jusqu’à ce que sa bonne vînt l’éveiller. Alors elle s’empressa d’ouvrir à Mimi, qui s’élança hors de la cage avec humeur et donna deux grands coups de bec dans la joue de Madeleine, comme pour se venger d’avoir été enfermé.

« Ah ! petit méchant ! s’écria Madeleine, tu es en colère ! Viens ici, Mimi, viens tout de suite. »