Page:Ségur - Les petites filles modèles.djvu/189

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ner les plumes et la tête : c’étaient bien les restes de Mimi, qui périt ainsi misérablement, victime de son humeur.

Les enfants ne dirent rien, Madeleine pleurait. Elles ramassèrent ce qui restait de Mimi pour l’enterrer et lui ériger un petit tombeau. Quand elles furent rentrées à la maison, Mme de Rosbourg leur obtint facilement un congé pour enterrer Mimi ; elles creusèrent une fosse dans leur petit jardin ; elles y descendirent les restes de Mimi, enveloppés de chiffons et de rubans, et enfermés dans une petite boîte ; elles mirent des fleurs dessus et dessous la boîte ; puis elles remplirent de terre la fosse ; elles élevèrent ensuite, avec l’aide du maçon, quelques briques formant un petit temple, et elles attachèrent au-dessus une petite planche sur laquelle Camille, qui avait la plus belle écriture, écrivit :

« Ci-gît Mimi, qui par sa grâce et sa gentillesse faisait le bonheur de sa maîtresse jusqu’au jour où il périt victime d’un moment d’humeur. Sa fin fut cruelle ; il fut dévoré par un vautour. Ses restes, retrouvés par sa maîtresse inconsolable, reposent ici.

« Fleurville, 1856, 20 août. »

Ainsi finit Mimi, à l’âge de trois mois.