et à peine assez forte pour se soutenir, essaya de porter le panier et fléchit sous son poids ; elle se retint au buisson, rougit et répéta d’une voix faible et éteinte : « Je suis forte, mesdemoiselles, ne vous inquiétez pas de moi. »
Donne-moi ce panier, ma pauvre enfant, je le porterai jusque chez toi ; où demeures-tu ?
Ici, tout près, madame, sur la lisière du bois.
Comment s’appelle ta maman ?
On l’appelle la mère la Frégate, mais son vrai nom est Françoise Lecomte.
Et pourquoi donc, mon enfant, l’appelle-t-on la mère la Frégate ?
Parce qu’elle est la femme d’un marin.
Où est ton père ? N’est-il pas avec vous ?
Hélas ! non, madame, et c’est pour cela que nous sommes si malheureuses. Mon père est parti il y a quelques années ; on dit que son vaisseau a péri ; nous n’en avons plus entendu parler ; maman en a eu tant de chagrin qu’elle a fini par tomber malade. Nous avons vendu tout ce que