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Page:Ségur - Les petites filles modèles.djvu/245

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L’homme.

Vous êtes donc du château ?

Marguerite.

Oui, je suis Marguerite de Rosbourg ; et voilà mon amie, Sophie Fichini.

L’homme.

Comment, ma petite demoiselle, vous êtes la fille de cette bonne dame de Rosbourg ; et votre maman vous laisse aller si loin toute seule ?

Marguerite, honteuse.

Nous sommes parties sans rien dire.

L’homme.

Ah ! ah ! on fait l’école buissonnière ! Et voilà ! Quand on est petit, faut pas faire comme les grands.

Sophie.

Sommes-nous loin de Fleurville ?

L’homme.

Ah ! je crois bien ! Deux bonnes lieues pour le moins ; nous ne serons pas arrivés avant une heure. Je vais tout de même pousser mon cheval ; on doit être tourmenté de vous au château. »

Et le brave homme fouetta son cheval et se remit à siffler, laissant les enfants à leurs réflexions. Trois quarts d’heure après, il s’arrêta devant le perron du château ; la porte s’ouvrit ; Élisa, pâle, effarée, demanda si l’on avait des nouvelles des enfants.

« Les voici, dit l’homme, je vous les ramène ;