Page:Ségur - Les petites filles modèles.djvu/32

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« Ma petite Marguerite, nous t’avons dit bien des fois de ne toucher à rien sans en demander la permission. Tu as cueilli nos fleurs et tu nous as fait de la peine. Nous voulions donner après-demain à maman, pour sa fête, un beau bouquet de fleurs plantées et arrosées par nous. Maintenant, par ta faute, nous n’avons plus rien à lui donner. »

Les pleurs de Marguerite redoublèrent.

« Nous ne te grondons pas, reprit Camille, parce que nous savons que tu ne l’as pas fait par méchanceté ; mais tu vois comme c’est vilain de ne pas nous écouter. »

Marguerite sanglotait.

« Console-toi, ma petite Marguerite, dit Madeleine en l’embrassant ; tu vois bien que nous ne sommes pas fâchées contre toi.

— Parce que… vous… êtes… trop bonnes, … dit Marguerite, qui suffoquait ; mais… vous… êtes… tristes… Cela… me… fait de la… peine… Pardon… pardon… Camille… Madeleine… Je ne… le… ferai plus… bien sûr. »

Camille et Madeleine, touchées du chagrin de Marguerite, l’embrassèrent et la consolèrent de leur mieux. À ce moment, Mme de Rosbourg entra ; elle s’arrêta, étonnée en voyant les yeux rouges et la figure gonflée de sa fille.

« Marguerite ! qu’as-tu, mon enfant ? Serais-tu méchante, par hasard ?