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Page:Ségur - Les petites filles modèles.djvu/33

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— Oh non ! madame, répondit Madeleine ; nous la consolons. »

Madame de Rosbourg.

De quoi la consolez-vous, chères petites ?

Madeleine.

De…, de… »

Madeleine rougit et s’arrêta.

« Madame, reprit Camille, nous la consolons, nous… nous… l’embrassons… parce que…, parce que… »

Elle rougit et se tut à son tour.

La surprise de Mme de Rosbourg augmentait.

Madame de Rosbourg.

Marguerite, dis-moi toi-même pourquoi tu pleures et pourquoi tes amies te consolent.

— Oh ! maman, chère maman, s’écria Marguerite en se jetant dans les bras de sa mère, j’ai été bien méchante ; j’ai fait de la peine à mes amies, mais c’était sans le vouloir. J’ai cueilli toutes les fleurs de leur jardin ; elles n’ont plus rien à donner à leur maman pour sa fête, et, au lieu de me gronder, elles m’embrassent. Mon Dieu ! mon Dieu ! que j’ai du chagrin !

— Tu fais bien de m’avouer tes sottises, ma chère enfant, je tâcherai de les réparer. Tes petites amies sont bien bonnes de ne pas t’en vouloir. Sois indulgente et douce comme elles, chère petite, tu seras aimée comme elles et tu seras bénie de Dieu et de ta maman.