Page:Ségur - Les petites filles modèles.djvu/34

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Mme de Rosbourg embrassa Camille, Madeleine et Marguerite d’un air attendri, quitta la chambre, sonna son domestique, et demanda immédiatement sa voiture.

Une demi-heure après, la calèche de Mme de Rosbourg était prête. Elle y monta et se fit conduire à la ville de Moulins, qui n’était qu’à cinq kilomètres de la maison de campagne de Mme de Fleurville.

Elle descendit chez un marchand de fleurs, et choisit les plus belles et les plus jolies.

« Ayez la complaisance, monsieur, dit-elle au marchand, de m’apporter vous-mêmes tous ces pots de fleurs chez Mme de Fleurville. Je vous ferai indiquer la place où ils doivent être plantés, et vous surveillerez ce travail. Je désire que ce soit fait la nuit, pour ménager une surprise aux petites de Fleurville.

— Madame peut être tranquille ; tout sera fait selon ses ordres. Au soleil couchant, je chargerai sur une charrette les fleurs que madame a choisies, et je me conformerai aux ordres de madame.

— Combien vous devrai-je, monsieur, pour les fleurs et la plantation ?

— Ce sera quarante francs, madame ; il y a soixante plantes avec leurs pots, et de plus le travail. Madame ne trouve pas que ce soit trop cher ?

— Non, non, c’est très bien ; les quarante francs