que Camille l’avait priée de n’en pas parler.
« Méchante Sophie, se disait-elle, c’est elle qui est cause du chagrin de ma pauvre Camille. Je la déteste… »
Mme Fichini remonta en voiture avec Sophie, qu’on entendit crier quelques instants après ; on supposa que sa belle-mère la battait ; on ne se trompait pas ; car, à peine en voiture, Mme Fichini s’était mise à gronder Sophie, et, pour terminer sa morale, elle lui avait tiré fortement les cheveux.
À peine furent-elles parties, que Madeleine et Marguerite racontèrent à Mme de Fleurville comment et pourquoi Camille s’était emportée contre Sophie.
« Cette explication diminue beaucoup sa faute, mes enfants, mais elle a été coupable de s’être laissée aller à une pareille colère. Je lui permets de sortir de sa chambre, pourtant elle n’aura ni dessert ni plat sucré. »
Madeleine et Marguerite coururent chercher Camille et lui dirent que sa punition se bornait à ne pas manger de dessert ni de plat sucré. Camille soupira et resta bien triste.
C’est qu’il faut avouer que la bonne, la charmante Camille avait un défaut : elle était un peu gourmande ; elle aimait les bonnes choses, et surtout les fruits. Elle savait que justement ce jour-là on devait servir d’excellentes pêches et du