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LES VACANCES.

ni l’équipage, si tu les avais connus. Tous si bons et si braves ! Après le souper, je me retirai avec mon père dans une cabine qu’on nous avait préparée. Oh ! comme nous fîmes une longue et fervente prière ! Comme mon pauvre père pleurait en remerciant Dieu ! Je voyais bien que c’était de la joie, mais c’était si fort que j’eus peur.

MARGUERITE.

Ah ! c’est comme moi, le soir que papa a fait sa première prière avec moi. Il pleurait, mon pauvre papa, si fort, si fort, que j’ai eu peur comme toi. Mais il m’a dit que c’était de bonheur, et je me suis endormie tout en sentant ses larmes sur ma main. »

Marguerite embrassa son papa en finissant ; il la serra contre son cœur pour toute réponse.

PAUL.

Le lendemain, après une bonne nuit dans ce hamac, qui me parut un lit délicieux, on nous apporta des vêtements. L’habit de mon père était superbe, avec de l’or partout ; le mien était un habillement de mousse ; c’était très-joli. Après un bon déjeuner, nous retournâmes voir nos sauvages qui nous attendaient sur le rivage. Le capitaine nous avait donné une escorte nombreuse, de peur que les sauvages ne voulussent nous garder de force. Le roi et mes jeunes amis vinrent nous re-