Page:Ségur - Les vacances.djvu/297

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MARGUERITE.

Sont un tourne-broche, nous le savons bien.

MADEMOISELLE YOLANDE.

Mademoiselle, vous êtes une petite insolente…

— Pas un mot de plus ! cria Paul d’une voix impérieuse. Silence ! ou je vous ramène à vos parents de gré ou de force. Viens, petite sœur, ajouta-t-il d’une voix calme, laissons cette petite qui veut faire la grande ; viens avec moi, avec Sophie, et… avec qui encore ? » dit-il en se retournant vers les autres.

Jean et Jacques répondirent ensemble : « Et avec nous. » Léon fit signe qu’il restait pour protéger ses pauvres cousines Camille et Madeleine, obligées par politesse de rester près de Mlle Yolande. Elle leur parla tout le temps des richesses de son père, de sa puissance, de ses nobles relations. À Paris, il ne voyait que des ducs, des princes, des marquis, et par condescendance quelques comtes d’illustres familles. Elle parla de ses toilettes, de ses dépenses.

« Papa me donne tout ce que je veux, dit-elle. J’ai déjà des parures de diamants, de perles et de rubis. La toilette que vous me voyez n’est rien auprès de celles que j’ai à Paris ; j’ai plus de cinquante robes et coiffures de bal, autant de robes de dîners et de visites. Maman a tous les jours