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LES VACANCES.

Les enfants remercièrent leur oncle d’avoir fait terminer leurs maisons. Léon embrassa le petit Jacques, qui lui demanda tout bas pardon. « Tais-toi, lui répondit Léon, rougissant légèrement, ne parlons plus de cela. » C’est que Léon sentait que l’observation de Jacques avait été vraie. Et il se promit de ne plus la mériter à l’avenir.

Il s’agissait maintenant de meubler les maisons ; chacun des enfants demanda et obtint une foule de trésors, comme tabourets, vieilles chaises, tables de rebut, bouts de rideaux, porcelaines et cristaux ébréchés. Tout ce qu’ils pouvaient attraper était porté dans les maisons.

« Venez voir, criait Léon, le beau tapis que nous avons sous notre table.

— Et nous, au lieu de tapis, nous avons une toile cirée, répondait Sophie.

— Venez essayer notre banc ; il est aussi commode que les fauteuils du salon, disait Jean.

— Venez voir notre armoire pleine de tasses, de verres et d’assiettes, disait Marguerite.

— Voyez notre coffre plein de provisions ; il y a des confitures, du sucre, des biscuits, des cerises, du chocolat, disait Camille.

— Et voyez comme nous avons été gens sages, nous autres, disait Jacques ; pendant que vous vous faites mal au cœur avec vos sucreries, nous