Page:Ségur - Les vacances.djvu/48

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
42
LES VACANCES.

nous fortifions l’estomac avec nos provisions solides : pain, fromage, jambon, beurre, œufs, vin.

— Ah ! tant mieux, s’écria Madeleine ; lorsque nous vous inviterons à déjeuner ou à goûter, vous apporterez le salé et nous le sucre. »

Chaque jour ajoutait quelque chose à l’agrément des cabanes ; M. de Rugès et M. de Traypi s’amusaient à les embellir au dedans et au dehors. À la fin des vacances, elles étaient devenues de charmantes maisonnettes ; l’intervalle des planches avait été bouché avec de la mousse au dedans comme au dehors ; les fenêtres étaient garnies de rideaux ; les planches qui formaient le toit avaient été recouvertes de mousse, rattachée par des bouts de ficelle pour que le vent ne l’emportât pas. Le terrain avait été recouvert de sable fin ; petit à petit, on y avait transporté les cahiers, les livres, et bien des fois les enfants y prenaient leurs leçons. Leur sagesse était alors exemplaire. Chacun travaillait à son devoir, se gardant bien de troubler son voisin. Quand il fallut se quitter, les cabanes entrèrent pour beaucoup dans les regrets de la séparation. Mais les vacances devaient durer près de deux mois ; on n’était encore qu’au troisième jour et on avait le temps de s’amuser.