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LES VACANCES.

Bernard se lève et avance, le poing fermé sur Nicaise, qui reste immobile et le regarde d’un air moqueur.

NICAISE.

Touche seulement, et tu verras comme je te casserai les reins de mon pied et de mon poing !

Bernard se retire en grognant ; les enfants ont peur d’une bataille et se sauvent précipitamment à l’exception de Jean, qui se pose près de Nicaise, un bâton à la main, et de Jacques, qui se met résolument de l’autre côté de Nicaise, les poings en avant, prêt à frapper.

LÉON.

Jean, Jean, viens donc ! Vas-tu pas te battre avec ce manant ?

JEAN.

Je ne laisserai pas dans l’embarras le brave Nicaise.

— Merci bien, mes braves petits messieurs ; mais je n’ai que faire de votre courage et de ma force contre ce batailleur, plus poltron encore que méchant. Il sait ce que pèse mon poing sur son dos ; il en a goûté le jour où je l’ai pris volant du bois chez mes maîtres… Bien le bon soir, ajouta Nicaise d’un air moqueur en saluant Bernard et sa famille ; bon appétit, pas de dérangement.

Et il alla rejoindre les autres enfants, après avoir affectueusement serré la main à Jean et à Jacques.