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LES VACANCES.

NICAISE.

C’est tout de même courageux, ce que vous avez fait, monsieur Jean et monsieur Jacques ; car, enfin, vous ne pouviez pas deviner que ce Bernard était un poltron.

JEAN.

C’est Jacques qui surtout a eu du courage, car, moi, je suis assez grand pour me défendre.

NICAISE.

C’est égal ; bien d’autres auraient filé comme a fait votre frère, M. Léon, sauf le respect que je lui dois. Mais, chut ! nous voici près d’eux.

MARGUERITE.

Eh bien ! Il n’y a rien eu ? Mon bon petit Jacques n’a pas été blessé ?

LÉON.

Blessé ! Ah ! ouiche ? Est-ce que tu as cru qu’ils allaient se battre pour tout de bon ?

MARGUERITE.

Pourquoi donc t’es-tu sauvé, si tu ne craignais pas une bataille ?

LÉON.

D’abord, je ne me suis pas sauvé ; je me suis retiré, pour protéger mes cousines, Sophie et toi.

MARGUERITE.

Jolie escorte que tu nous faisais là ! tu courais à vingt pas devant nous.