Page:Ségur - Lettres d une grand mère.djvu/107

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t’embrasse bien tendrement avec Paul. Dis-moi comment vous êtes tous les deux. Ta tante, ton oncle, Camille, Madeleine et Gaston t’embrassent et conservent de toi un excellent souvenir.

Grand’mère de Ségur.

Ne m’affranchis pas tes 1ettres : Malaret, par Verfeil (Haute-Garonne).


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Malaret, 1871, novembre.

Cher enfant…, maman m’écrit que Paul s’est mis au travail et qu’elle espère le voir marcher sur tes traces ; le pauvre garçon a dû se faire punir plus d’une fois. Et comment est-il avec ses camarades ? est-il aimé et en bon accord avec eux ? Tu lui donneras de mes nouvelles ; j’ai attrapé un rhume affreux par ces temps de brouillard et de glace ; mais il commence à diminuer ; le pauvre Louis (de Malaret) vient d’avoir un accès de croup suffocant ; les Pères ont été fort effrayés, ne l’ayant jamais vu dans cet état ; on croyait à chaque instant qu’il allait mourir ; on lui a mis des sinapismes qui l’ont soulagé et, dans la matinée, le croup était passé, et il a pu se lever ; mais il a été deux jours à l’infirmerie. Gaston est quelquefois en révolte vis-à-vis de l’abbé X. son précepteur, et il est alors condamné à ne pas monter à cheval et à faire un pensum ; cela arrive au moins une fois par semaine. Le mariage d’Élisabeth aura lieu mercredi prochain à Sainte-Anne.C’est ton oncle Gaston qui fera le mariage ; tes oncles Anatole et Edgar sont les témoins d’Élisabeth ; le général de Charette (à moins qu’il ne soit malade) et un oncle de Jean de Moussac seront les siens… Tout Malaret t’embrasse, et moi plus fort et plus tendrement que les autres. Adieu, mon petit chéri, embrasse bien Paul pour moi…


Grand’mère de Ségur.


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