Page:Ségur - Lettres d une grand mère.djvu/13

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lisé les tendres rêves de son aïeule, s’il fût resté parmi nous… Hélas ! des imprudences réitérées à la suite d’un refroidissement compromirent, puis brisèrent sa robuste santé. Deux ans après la mort de « grand’mère », Jacques, après avoir héroïquement enduré dix mois d’une souffrance sans nom, s’éteignait pieusement, consolé par les secours de la religion qui avait assisté son martyre, la veille de ses 19 ans !…

Que les prières de ceux qui liront ces pages réunissent dans leur souvenir la grand’mère et ses deux bien-aimés petits-enfants, car Camille la rejoignait peu après, comme attirée par la main puissante de l’aïeule voulant terminer, de par la permission divine, une vie toute de larmes et de douleur…

De là-haut rayonne désormais l’image pure et imposante de l’auteur chrétien dont je trace en pleurant la notice. Ceux qui l’ont bien connu ne l’oublieront jamais et l’aimeront toujours, d’un amour qui défie le temps et qui laisse à vif la plaie saignante faite par la mort dans leurs cœurs. – « C’est le premier chagrin » qu’elle m’ait jamais causé, disait Louis XIV de Marie-Thérèse mourante. Les enfants et les amis de ma mère répètent ces mots et y ajoutent l’au revoir ! de la Foi qui espère dans l’Éternité pour les réunir à « grand’mère » et aux autres bien-aimés partis avant eux…


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