Page:Ségur - Lettres d une grand mère.djvu/54

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D’après ton année triomphante, tu peux avoir ainsi un bon petit magot.

Adieu, mon cher petit Jacques chéri ; je t’embrasse bien tendrement et je prie le bon Dieu de te bénir. Ceux d’ici l’embrassent bien.

Grand’mère de Ségur.


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Kermadio, 24 juillet 1869.

Tu es bien aimable, mon bon petit Jacques, de m’écrire si souvent. Je suis enchantée que les compositions soient terminées ; c’était un vrai supplice avec l’affreuse chaleur que vous aviez. Ta tante Henriette, heureusement arrivée à Cauterets, a eu 38 à 40 degrés depuis Bordeaux jusqu’à Gauterets ; ils ont couru un grand danger près de Pierrefitte, dans les montagnes, où la route très étroite, entre des rochers à pic et un précipice affreux, monte très raide. Les chevaux, éreintés, se sont mis à reculer ; il n’y a pas de parapet dans cette partie de la route ; les roues n’étaient plus qu’à quelques pouces du précipice, lorsque le cocher est parvenu à faire tourner les chevaux en travers de la route. Ta tante, le petit Armand, Henriette et Léonore la bonne ont sauté à terre et un excellent M. Martin (habitant d’Auray), qui suivait avec sa femme dans sa voiture, est venu à leur secours, a fait monter ta tante et les enfants dans sa voiture avec sa femme et a pris avec Léonore celle de ta tante, après avoir fait changer de place aux malles qui chargeaient trop par derrière. Le pauvre petit Armand