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Page:Ségur - Lettres d une grand mère.djvu/75

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c’est inutile….. Adieu, petit chéri ; que le bon Dieu te bénisse et t’empêche de jamais l’oublier.

Grand’mère de Ségur.


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Kermadio, 1870, 26 octobre.

Cher enfant, je t’ai un peu manqué de parole en retardant ma lettre jusqu’à aujourd’hui ; j’ai eu, comme on le dit aujourd’hui des lâches, des faibles, des paresseux, une défaillance ; c’est-à-dire qu’au lieu de braver courageusement les étourdissements, les somnolences, l’entraînement d’une occupation plus favorable à ma paresse, je m’y suis laissée aller. — À Vannes… les études, les habitudes sont les mêmes qu’à Vaugirard ; mais on habite un endroit sain, agréable, où il y a un espace énorme pour les récréations, de longs corridors en galeries vitrées pour les communications intérieures, des promenades variées, une nourriture plus abondante et meilleure qu’à Paris ; du reste, les sorties, les séances sont les mêmes C’est très bien composé ; de bons enfants en général et bien élevés…..Je t’envoie de quoi t’amuser pendant la longue réclusion après la rougeole [1] : dessins à un sou à colorier ; couleurs, crayons, papier, ciseaux à découper, etc.

Il faudra attendre [2] que les chemins soient sûrs, que les scélérats de Prussiens aient déblayé le pays.

Le petit Armand et Henriette t’espèrent avec une impatience extraordinaire ; aux yeux d’Armand, tu es un être

  1. Deux de mes enfants venaient d’avoir cette maladie.
  2. Pour voyager.