Page:Ségur - Lettres d une grand mère.djvu/77

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la confession et la communion, les deux grandes armes contre le mal. Donne-moi des nouvelles de papa [1] ; je lui ai écrit avant-hier.

Adieu, mon cher petit chéri, je t’embrasse bien tendrement….. J’espère que le pauvre Paul est guéri de sa rougeole et que vous deux grands, vous ne l’avez pas eue. Adieu, chéri…..11 fait superbe depuis deux jours, mais froid ; il a gelé cette nuit. Les Prussiens gèlent et meurent ; c’est bien fait.

Grand’mère de Ségur.


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Kermadio, 1870, novembre.

Merci, mes chers petits enfants ; j’ai reçu hier votre petite caisse ; le médaillon est charmant ; tes cheveux, mon petit Jacques, sont parfaitement arrangés ; le médaillon fait un effet superbe ; je l’ai accroché près de mon crucifix au milieu de mon lit. Ta pelote, ma petite Jeanne, est très jolie ; elle est accrochée de l’autre côté de mon crucifix, en pendant du médaillon de Jacques. Maman m’a écrit que tu entrais décidément à Poitiers. Puisses-tu y être heureux, cher enfant ! J’offrirai tous les jours au bon Dieu le grand sacrifice de ma séparation avec toi. Je t’espérais à Vannes ; le bon Dieu a voulu m’infliger le chagrin de ne plus te revoir ; que sa volonté soit faite ! Toi, de ton côté, mon cher enfant bien-aimé, n’alourdis pas ma croix en m’oubliant tout à fait ; écris-moi une fois par mois ; quelques lignes seulement pour me dire si tu vas bien, si tes études vont bien, si tes places ne se ressentent pas trop des premières semaines

  1. Resté à Livet, car il était maire de son village.