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Page:Ségur - Lettres d une grand mère.djvu/78

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de classes perdues, si tu as retrouvé des camarades de Vaugirard, si tu as besoin de quelque chose…. As-tu un bon couteau de poche, des ciseaux à ongles, etc. ? Je vais assez bien, sauf les vertiges. Donne-moi ton adresse et le nom de ton collège. Je crois qu’il ne serait pas bon, par le temps d’impiété actuel, de t’adresser les lettres au collège des Révérends Pères Jésuites. Le Père M. est-il à Poitiers ? S’il y est, présente-lui mes respects bien affectueux. Adieu, mon enfant ; que le bon Dieu te bénisse et te conserve ton bon petit cœur et ta belle petite âme blanche. Je t’embrasse de tout mon cœur. Je t’écrirai souvent. Ton oncle Gaston t’embrasse et te bénit.

Grand’mère de Ségur.

Élisabeth t’embrasse. Armand est désolé que tu ne sois pas à Vannes. Louis de Malaret est enchanté du collège des Pères de Toulouse ; il a presque toujours des A et il est premier en latin, thème et version. J’espère que tu as ta trousse ; tu y trouveras tout ce qu’il te faut. Tout le monde d’ici t’embrasse.


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Kermadio, 21 novembre 1870.

Mon cher petit Jacques, j’ai su par maman, il y a trois jours seulement, qu’elle t’avait envoyé à Poitiers ; c’est bien heureux qu’il ne te soit pas arrivé de mésaventure avec les Prussiens qui sont partout ; mais il paraît que tu es arrivé à bon port ; j’espère que maman t’a envoyé une lettre que je t’avais adressée à V. et dans laquelle je te demandais beaucoup de choses : d’abord, que tu me dises si tu es bien à Poitiers comme à Vaugirard, si la nourriture