sait rien ; elle était fatiguée et elle souffrait de la faim.
Quand j’arrêtai devant le perron, Camille et Élisabeth firent entrer la petite à la cuisine, pendant que Madeleine et Thérèse couraient chez la grand’mère.
« Grand’mère, dit Madeleine, permettez-nous de donner à manger à une petite fille très pauvre que nous avons trouvée sur la route.
Très volontiers, chère petite ; mais qui est-elle ?
Je ne sais pas, grand’mère.
Où demeure-t-elle ?
Nulle part, grand’mère.
Comment, nulle part ? Mais ses parents doivent demeurer quelque part.
Elle n’a pas de parents, grand’mère ; elle est seule.
— Voulez-vous permettre, ma tante, dit timidement Thérèse, qu’elle couche ici, cette pauvre petite ?
— Si elle n’a réellement pas d’asile, je ne demande pas mieux, dit la grand’mère. Il faut que je la voie et que je lui parle. »
Elle se leva et suivit les enfants à la cuisine,