à descendre. La pauvre enfant, effrayée et tiraillée de tous côtés, se mit à crier ; les passants commençaient à s’arrêter, la marchande ouvrit la porte.
« Bien le bonjour, mesdemoiselles ; permettez que je vous aide ; vous n’êtes pas assez fortes pour porter cette petite. »
Mes jeunes maîtresses, contentes de n’avoir pas à se céder entre elles, lâchèrent la petite fille ; la marchande la prit et la posa à terre.
« Qu’y a-t-il pour votre service, mesdemoiselles ? dit la marchande.
Nous venons acheter de quoi habiller cette petite fille, madame Juivet.
Volontiers, mesdemoiselles. Vous faut-il une robe ou une jupe, ou du linge ?
Il nous faut tout, madame Juivet ; donnez-moi de quoi lui faire trois chemises, un jupon, une robe, un tablier, un fichu, deux bonnets.
Dis donc, Camille, laisse-moi parler, puisque c’est moi qui paye.
Non, tu ne payeras pas tout, nous voulons payer avec toi.
J’aime mieux payer seule, c’est ma fille.