Page:Ségur - Mémoires d’un âne.djvu/154

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à descendre. La pauvre enfant, effrayée et tiraillée de tous côtés, se mit à crier ; les passants commençaient à s’arrêter, la marchande ouvrit la porte.

« Bien le bonjour, mesdemoiselles ; permettez que je vous aide ; vous n’êtes pas assez fortes pour porter cette petite. »

Mes jeunes maîtresses, contentes de n’avoir pas à se céder entre elles, lâchèrent la petite fille ; la marchande la prit et la posa à terre.

« Qu’y a-t-il pour votre service, mesdemoiselles ? dit la marchande.

Madeleine.

Nous venons acheter de quoi habiller cette petite fille, madame Juivet.

Madame Juivet.

Volontiers, mesdemoiselles. Vous faut-il une robe ou une jupe, ou du linge ?

Camille.

Il nous faut tout, madame Juivet ; donnez-moi de quoi lui faire trois chemises, un jupon, une robe, un tablier, un fichu, deux bonnets.

Thérèse, bas.

Dis donc, Camille, laisse-moi parler, puisque c’est moi qui paye.

Camille, bas.

Non, tu ne payeras pas tout, nous voulons payer avec toi.

Thérèse, bas.

J’aime mieux payer seule, c’est ma fille.