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XVII

LES ENFANTS DE L’ÉCOLE


Médor s’était écarté un jour de la maison où il était né, et où il vivait assez heureux ; il poursuivait un chat qui lui avait enlevé un morceau de viande donnée par le cuisinier. On la trouvait trop avancée ; Médor, qui n’était pas si délicat, l’avait saisie et posée près de sa niche, lorsque le chat, caché à côté, s’élança dessus et l’emporta. Mon ami ne faisait pas souvent d’aussi friands repas ; il courut à toutes jambes après le voleur et, l’aurait bientôt attrapé, si le méchant chat n’avait imaginé de grimper sur un arbre. Médor ne pouvait le suivre si haut ; il fut donc obligé de regarder le fripon dévorer sous ses yeux l’excellent morceau qu’il avait dérobé. Justement irrité d’une semblable effronterie, il resta au pied de l’arbre, aboyant, grondant, et faisant mille re-