chacun leurs gentils petits garçons, et s’en allèrent en promettant que j’irais à la foire et qu’ils y viendraient avec les enfants et avec moi.
« Ah ! me dis-je en moi-même, ils doutent de mon adresse ! C’est étonnant que les enfants aient plus d’intelligence que les papas ! »
Le jour de la foire arriva. Une heure avant le départ, on fit ma toilette bien à fond ; on m’étrilla, on me brossa jusqu’à m’impatienter ; on me mit une selle et une bride toutes neuves : Louis et Jacques demandèrent à partir un peu en avant, pour ne pas arriver en retard.
« Pourquoi irez-vous en avant, demanda Henri, et comment irez-vous ?
Nous irons sur Cadichon, et nous partons devant parce que nous n’irons pas vite.
Vous irez tous les deux seuls ?
Non, papa et mon oncle viennent avec nous.
Ce sera joliment ennuyeux de faire une lieue au pas.
Oh ! nous ne nous ennuierons point avec nos papas.
J’aime encore mieux aller en voiture, nous serons arrivés bien avant vous.