Page:Ségur - Mémoires d’un âne.djvu/239

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

effaré, qui sautait et se dépêchait pour se mettre en sûreté.

Camille, riant.

L’ennemi est en fuite.

Pierre.

Prends garde qu’il ne coure après toi !

Henri.

N’approche pas, il pourrait te dévorer !

Madeleine.

Rien n’est dangereux comme un gresset !

Élisabeth.

Si ce n’était qu’un lion, Auguste se jetterait dessus ; mais un gresset ! Tout son courage ne pourrait le défendre de ses griffes.

Louis.

Et les dents que tu oublies !

Jacques, attrapant le gresset.

Tu peux ramasser ton habit ; je tiens ton ennemi prisonnier. »

Auguste restait honteux et immobile devant les rires et les plaisanteries des enfants.

« Habillons-le, s’écria Pierre, il n’a pas la force de passer son habit.

— Prends garde qu’une mouche ou un moucheron ne se pose dessus, dit Henri ; ce serait un nouveau danger à courir. »

Auguste voulut se sauver, mais tous les enfants, petits et grands, coururent après lui, Pierre tenant l’habit qu’il avait ramassé, les autres poursuivant le fuyard et lui coupant le passage. Ce fut