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Page:Ségur - Mémoires d’un âne.djvu/271

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dit des choses si touchantes, que je n’ai pu m’empêcher de pleurer.

Élisabeth.

Nous allons tous prier avec lui et pour lui à notre prière du soir ; n’est-ce pas mes amis ?

— Certainement, et de grand cœur, dirent tous les enfants en même temps.

Madeleine.

Pauvre Auguste, s’il allait mourir, pourtant !

Camille.

Le pauvre père deviendrait fou de chagrin, car il n’a pas d’autre enfant.

Élisabeth.

Où est donc la mère d’Auguste ? on ne la voit jamais.

Pierre.

Il serait étonnant qu’on la vît, puisqu’elle est morte depuis dix ans.

Henri.

Et, ce qu’il y a de singulier, c’est que la pauvre femme est morte pour être tombée dans l’eau pendant une promenade en bateau.

Élisabeth.

Comment ? elle s’est noyée ?

Pierre.

Non, on l’a retirée immédiatement, mais il faisait si chaud, et elle avait été tellement saisie par le froid de l’eau et par la frayeur, qu’elle a été prise de la fièvre et du délire, exactement comme Auguste et elle est morte huit jours après.