Page:Ségur - Mémoires d’un âne.djvu/305

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pas embarrassé pour retrouver son chemin, et il ne se laissera prendre que s’il le veut bien. »

La foule se dispersa, et chacun rentra chez soi ; je repris ma course, espérant arriver chez mes vrais maîtres avant la nuit ; mais il y avait beaucoup de chemin à faire, j’étais fatigué, et je fus obligé de me reposer à une lieue du château. La nuit était venue, les écuries devaient être fermées ; je me décidai à coucher dans un petit bois de sapins qui bordait un ruisseau.

J’étais à peine établi sur mon lit de mousse, que j’entendis marcher avec précaution et parler bas. Je regardai, mais je ne vis rien ; la nuit était trop noire. J’écoutai de toutes mes oreilles, et j’entendis la conversation suivante :